x              ARTISTES PARISIENS DU XVF ET DU XVIIe SIÈCLE.
leurs d'antiques (chap, iv, 1571-1632) et celle des fondeurs en sable (chap, v, 1543-16o4). Le petit nombre d'artisans prenant ces qualités démontre assez que ces deux professions comptaient peu d'adeptes. Aussi, ne leur avons-nous accordé une place dans ce volume que pour attirer sur eux l'attention des chercheurs et comme une sorte de pierre d'attente.
Réservé aux architectes, le sixième chapitre (i45-a-i6-47) présente des particularités toutes différentes des précédents. Il faut constater d'abord que les architectes n'ont pas cessé, depuis le Moyen Âge jusqu'à nos jours, de tenir une place des plus distinguées, peut-être la première, entre tous les artistes français. C'est là un fait incontestable, bien que cette vérité ne soit généralement pas reconnue. Toutes les époques nous offrent des œuvres architectoniques de premier ordre, alors que la peinture et la sculpture subissent de fréquentes éclipses.
Si les noms célèbres du xvic et du commencement du xvne siècle pa­raissent tour à tour dans notre recueil, si les Chambiges, les Cortone, les Grandrémy, les Metezeau, les Bullant, les Guillain, les de Brosse, les du Cerceau, se présentent ici à tour de rôle, deux illustres figures dominent toutes les autres : celles de Philibert de l'Orme et de Pierre Lescot.
Peu de faits nouveaux, à vrai dire, viennent s'ajouter à ce qu'on savait déjà de leurs familles; mais, dans les pages suivantes, leur vie religieuse nous est révélée dans ses moindres détails, après leur nomination au canonicat de Notre-Dame de Paris, et cela grâce aux passages relevés dans les registres capitulaires de la cathédrale. Si plus d'une circonstance relatée dans ces pro­cès-verbaux est déjà connue, c'est l'enchaînement des menus épisodes de leur carrière ecclésiastique qui fait l'intérêt de ces extraits.
Le 3 septembre 155o, Philibert de l'Orme est nommé chanoine de Notre­Dame. Pierre Lescot reçoit cette dignité seulement le 31 décembre 155-i. On avait supposé que cette charge, purement honorifique, n'astreignait à aucun devoir religieux ceux qui la devaient à la faveur royale. Or, d'après les textes, ce serait une grave erreur de la considérer comme une simple sinécure.
Bien que remplaçant dès i55o un chanoine décédé, Martial Masurier, Philibert de l'Orme lie fut installé que dix ans plus tard, le 27 février 1 561. Pourquoi cette longue attente et cette tardive intronisation? Faut-il ad­mettre, comme nous l'avons proposé (voir la note p. 169), que, dans cet intervalle, notre architecte, dont le nom est suivi, en 15 61, du titre de re pres-byter Lugdunensis diocesis n, reçut les ordres religieux? Ce long retard dans sa